La ville de Schoelcher, comme l’avait écrit l’Abbé Rennard, avant la colonisation était connue sous le nom de « Case des Navires ».
Située à l’ouest de la Martinique, sa façade principale s’oriente vers le bassin caraïbe. Elle se localise entre Case Pilote, (dont elle dépendait au début de la colonisation et qu’elle touche par son hameau de Fond Lahayé) Fort de France, les Pitons du Carbet et le Morne Vert. le site de Case – Navire touche à ces deux dernières limites par le Morne Lacroix, haut de 1 196 mètres.
A l’époque, au XVII è siècle, l’église était pour les français le point central du village. Le clocher aussi modeste qu’il fut, était un point de ralliement et sa cloche marquait le temps et les évènements, les sonneries étaient comprises de tous. En Martinique, l’église joue un rôle essentiel pour les colons « le maître de case ». Il vient à la première messe avec les principaux domestiques, et retourne promptement sur l’habitation, pour permettre à la maîtresse de venir à la grande messe avec le reste de la famille. Les habitations étaient quelques fois si éloignées de l’église aussi les colons ne pouvaient-ils s’y rendre régulièrement. Au lieu-dit de Case-Navire (aujourd’hui bourg de Schoelcher), le quartier avait un lieu de culte dont l’origine remonte probablement au XVIII -ème siècle et plus exactement à 1760 à l’embouchure de la rivière Case-Navire avant la construction d’une chapelle en 1848. Elle fut établit en diocèse le 27 septembre 1850 elle eut un desservant en titre, en la personne de l’abbé Morel. En 1853 elle fut érigée en paroisse (juridiction religieuse dont les limites coïncidaient à peu près ave celle du quartier) par Monseigneur Leherpeur sous le vocable de Notre-Dame de Case Navire et placée sous le patronage de la nativité de la vierge. Son territoire fut détaché de celui de Fort-de-France et on lui ajouta celui de l’Anse Madame, puis celui de Fonds Lahayé en 1878.L’église fut construite en 1855, date où a lieu à Case-Navire la première procession en l’honneur du Saint-Sacrement.A cette époque, la limite avec Case-Pilote était formée par la crête du morne de Fond Bellemare en avant de Fond Lahayé. Fond La Hayé (à l’époque en trois mots), n’était alors qu’une grande propriété plantée de cannes avec quelques habitants installés principalement sur la rive gauche de la rivière. Fond Bellemarre se trouvait à 2 km de Case Navire, alors qu’il fallait parcourir 6 km pour arriver à Case-Pilote, ces gens là furent amenés nécessairement à se rattacher à la première de ces deux paroisses. C’est ainsi qu’en 1878, l’abbé Deville curé de Case Navire, fit une demande à Monseigneur Carmene, le priant de donner la rivière de Fond Lahayé comme limite de sa paroisse; cette rivière étant parfois infranchissable. Le conseil de fabrique de Case-Pilote protesta énergiquement contre toute modification des limites prétextant que Fond Lahayé était bien moins éloigné de l’église que la Bellevue et le morne Cauvin, que la paroisse déjà appauvrie par l’amputation de l’Anse Madame et de ses environs ne devrait pas l’être davantage, etc… Ces prétextes n’avaient pas grande valeur et le vieux curé de Case-Pilote ayant été changé quelques semaines plus tard. Il ne fut pas difficile de mettre le successeur devant le fait accompli d’autant plus qu’il ne s’agissait que d’une vingtaine de personnes, la rivière servit donc de limite. Aussi, c’est avec l’érection de l’église que l’histoire de Case-Navire s’autonomise par rapport à celle de Case-Pilote.
La commune de Case-Navire fera quand même partie du canton et de l’arrondissement de Fort-de-France.
Case-Navire sera séparée de Case-Pilote et de Fort-de-France, pour former une commune indépendante, en même temps que trois autres : Fond-Saint-Denis, Saint-Joseph et Grand-Rivière, par la loi du 24 mars 1888.
Une fois la loi d’érection promulguée dans la colonie le 24 mars, une commission spéciale est nommée, afin de diriger la nouvelle commune, notamment en préparant l’élection d’un conseil municipal, afin de commencer la gestion communale. Cette commission est composée de M. Canolle, sous-chef du bureau à la direction de l’intérieur et président de la commission spéciale. Beaubrun Duféal vice-président et Michel Alexandre, tous deux membres du conseil municipal de Fort-de-France.
De l’implantation du bourg en 1760 (car longtemps intégré aux quartiers de Case-Pilote et de Fort-Royal ce qui rattache l’histoire de ces communes.) à son érection en commune en 1888, puis l’abandon de son nom de Case Navire pour devenir Schœlcher en 1889 à l’établissement de ses limites en 1898 et l’arrivée des sinistrés de la catastrophe de 1902 (digue de Fond Lahaye).
Schoelcher a subi en 120 ans de grandes et irréversibles modifications de son paysage et de ses traditions.
Source : Monographie « De la case des Navires à la Ville de Schoelcher » Gladys Almont.
Située sur la côte Caraïbe de la Martinique à environ 5 km de la capitale, Schœlcher est véritablement la porte d’entrée du Nord Caraïbe.
La ville de Schoelcher, comme l’avait écrit avant la colonisation l’Abbé Renard, était connue sous le nom de « Case des Navires ».
Située à l’ouest de la Martinique, sa façade principale qui s’oriente vers le bassin caraïbe se localise entre Case Pilote, (dont elle dépendait au début de la colonisation et qu’elle touche par son hameau de Fond Lahaye) Fort de France, les Pitons du Carbet et le Morne Vert. Le site de Case – Navire touche à ces deux dernières limites par le Morne Lacroix, haut de 1 196 mètres.
Case-Navire sera en mars 1888 séparée de Case-Pilote et de Fort-de-France, pour former une commune indépendante.
C’est par reconnaissance pour le grand abolitionniste français qu’en 1888 que les habitants de Case Navire jadis décident de la renommer Schoelcher.
Schoelcher aura subi en 120 ans de grandes et irréversibles modifications de son paysage et de ses traditions.
D’une superficie de 2 295 hectares, Schoelcher compte aujourd’hui environ 22000 habitants et offre une grande diversité d’activités entre terre et mer. La qualité de ses différents plans d’eau, de ses infrastructures et de son authenticité, Ville nautique et balnéaire, ville universitaire, ville de sports et de loisirs, Schoelcher conjugue tradition et modernité.
Victor Schoelcher naquit le 22 juillet 1804 à Paris, au sein d’une famille de fabricants de porcelaines d’origine alsacienne (Fessenheim). Autodidacte, n’ayant fait que de courtes études secondaires, il fréquenta dès l’adolescence les milieux littéraires et artistiques parisiens.
Après avoir effectué plusieurs missions de représentation commerciale pour l’entreprise familiale – dont un long séjour au Mexique via les Etats-Unis et Cuba en 1828-1830 – il se fit journaliste et critique artistique. Il s’engagea à cette époque – début des années 1830 – dans le mouvement républicain, participant notamment à la création de La Réforme puis adhérant à la franc-maçonnerie, à la loge Les Amis de la Vérité puis à La Clémente Amitié.
Après un premier périple vers le Mexique en 1828-1830, il visitait plusieurs pays européens (Angleterre, Irlande, Hollande, Allemagne, Espagne, Italie), avant de repartir pour les Amériques, pour une mission d’étude de l’esclavage aux Caraïbes et des résultats de l’émancipation des esclaves dans les colonies anglaises, qui venait d’avoir lieu en 1838.
Il en ramena de nombreux objets et les manuscrits de deux ouvrages déterminants: Des colonies françaises-Abolition immédiate de l’esclavage, et Colonies étrangères et Haïti. Il partait ensuite vers la Méditerranée orientale, pour étudier l’esclavage musulman. Il séjourna en Egypte, en Turquie puis en Grèce, d’où il ramena de nombreux objets et surtout un ouvrage intitulé L’Egypte en 1845.
Il partit ensuite pour la même raison – l’étude de l’esclavage et de la condition des captifs – en Afrique subsaharienne, parcourant le Sénégal et la Gambie entre septembre 1847 et janvier 1848.
C’est à la lutte contre l’esclavage et à la réforme du régime colonial qu’il consacra l’essentiel de ses activités, tout en cultivant une dimension de musicologue. En 1848 il présidait la Commission d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises qui prépara les décrets abolitionnistes du 27 avril. Schoelcher occupait les fonctions de sous-secrétaire d’Etat au sein du ministère de la Marine auprès de François Arago de mars à mai.
Il put ainsi mettre en application les aspects essentiels du projet de réforme coloniale qu’il avait élaboré depuis 1840, devenant le promoteur d’une politique d’assimilation des droits politiques des citoyens des colonies à ceux de la France.
Il milita par ailleurs pour la construction du régime républicain en France, pour l’application du suffrage universel et pour l’abolition de la peine de mort, pour la reconnaissance des droits civiques des femmes et pour l’élaboration d’un droit des enfants.
Représentant du peuple élu en Martinique (1848) et en Guadeloupe (1849-1850), où le schoelcherisme devint un mouvement politique, il fut contraint à un exil de dix-neuf ans à Londres sous le Second Empire. Rentré à Paris en 1870, il fut nommé colonel d’artillerie de la Garde nationale pendant la guerre franco-allemande. Réélu en 1871 comme parlementaire colonial, il devint sénateur inamovible en 1875.
Pendant son exil à Londres, entre 1852 et 1870, il devint un spécialiste incontesté de l’oeuvre du compositeur Georg Friedrich Händel dont il constitua une collection de manuscrits inestimable.
Auteur de nombreux ouvrages et articles sur les colonies françaises et étrangères, il publia notamment Colonies françaises. Abolition immédiate de l’esclavage, Colonies étrangères et Haïti, Histoire de l’esclavage pendant les deux dernières années. En 1857 paraissait à Londres une Vie de Haendel, compositeur dont il donna à la Bibliothèque du Conservatoire de Paris (actuel Département de la Musique de la B.n.F.) l’exceptionnelle collection de manuscrits qu’il avait réunie. En 1889, son dernier ouvrage était consacré à une Vie de Toussaint Louverture, pour le centenaire de la Révolution française. Il donna à de nombreux organismes des collections de livres et d’oeuvres d’art, permettant notamment l’ouverture d’un musée à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et d’une bibliothèque à Fort-de-France (Martinique) qui portent son nom.
Schoelcher mourut à Houilles (Yvelines) le 25 décembre 1893. Il entra au Panthéon le 20 mai 1949.
Sources : Sénat.fr
- Michel ALEXANDRE : 1888/1892
- Jules SEVERE : 1892/1900
- Beaubrun DUFEAL : 1900/1903
- Georges NADEAU : 1903/1907
- Tibériade TELEMAQUE : 1907/1910
- Emilius LOVINCE : 1910/1940
- (Régime de Vichy) : 1940/1945
- Roland JANVIER : 1945/1964
- Eustache BERTRAND : 1964/1995
- Alfred ALMONT : 1995/2008
- Luc CLEMENTE : 2008 à nos jours